Restitution d’une résidence de trois mois à La Friche, centre d’arts visuels , sur l’île de La Réunion.  Elle constitue le prolongement d’un cycle de travail breton, lié au mythe de la traversée. Un ensemble de récits, de croyances, et de rites associés au passage vers l’autre monde.

Si cette mythologie nous parvient comme un écho du passé, elle perdure sous la forme de manifestations contemporaines. L’exotisme, un terme, sinon associé aux îles, à des destinations lointaines et accessible qu’au terme d’un long voyage peut être considéré comme tel. Le tourisme de masse des civilisations occidentales vers l’hémisphère sud résulte de cet idéal du paradis terrestre, notamment alimenté par les «grandes découvertes » des puissances européennes.

En opérant la bascule de l’autre côté de l’horizon, je me suis confronté au paradoxe de l’artiste voyageur. Figure récurrente à travers l’histoire, elle résonne désormais avec une économie de l’art mondialisée.

Depuis la métropole vers la Réunion, un mois et demi s’est écoulé entre mon arrivée et le début de l’exposition. Comment la temporalité de cette expérience peut permettre d’appréhender la complexité d’un contexte de création? Comment faire l’expérience d’un territoire que l’on traverse ? Sur quels imaginaires ouvrent ces fenêtres ?

Nourri par ces réflexions, 𝘚𝘵𝘪𝘭𝘭 𝘊𝘰𝘭𝘰𝘯𝘪𝘢𝘭, en puisant dans les fantasmes véhiculés par nos systèmes de représentation, prend la forme d’un récit de voyage qui n’a pas eu lieu.